Thursday, September 15, 2005

(LA FRANCE ET LE GRAVELEUX)

Un coeur corrompu et impie, -- une imagination malsaine, -- un cerveau saturnien où l'invention n'a d'autre lueur que la phosphorescence de la pourriture...(*) Indigne de corps et d'âme, -- l'opprobre de la nation qui l'a engendré et le supporte. Non pas un homme, mais une bête, -- un pourceau fétide, qui s'engraisse parmi les immondices de la pensée; moins scrupuleux que les corbeaux qui se repaissent de charogne, et pas beaucoup moins ignoble qu'un Wilmer.

(*) Michel Masson, l'auteur de "Un Coeur de Jeune Fille".


(Extrait des "Marginalia" -- Décembre 1844.
Poe a emprunté le ton et la matière de cette diatribe à un article incendiaire de J. W. Croker, publié en avril 1836 dans la "Quarterly Review" sous le titre évocateur de "French Novels and French Morals", et qui s'en prenait violemment, au nom de la décence, aux gloires françaises du moment: de Kock, Balzac, Hugo, Dumas, George Sand, et ce pauvre Michel Masson, bien oublié aujourd'hui.
Poe put lire ce pamphlet dans sa version "pirate" du "Littell's Museum" de juillet 1836; il y eut recours à plusieurs reprises et à des fins diverses -- sans jamais le nommer -- tout au long de sa carrière de journaliste. Dans le cas présent, il n'en retient qu'excellent prétexte pour dénoncer les regrettables concessions au trivial et au scabreux de son ami de Baltimore, l'écrivain Lambert A. Wilmer...
Reproduit tel quel dans l'édition posthume de 1850.
Traduction de V. Orban -- 1913.)

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