Wednesday, July 27, 2005

(A JETER AU FEU...)

(...) Le livre ouvert devant nous est, en soi, d'une imbécillité trop flagrante pour mériter une analyse critique de quelque ampleur -- mais comme échantillon de notre menu littéraire quotidien, comme ouvrage américain que s'évertuent à publier nos Harpers, comme spécimen de ces productions absurdes qui tristement menacent d'engloutir notre pays, nous ne nous épargnerons aucune peine, et sans l'ombre d'une hésitation, pour en exposer à la face du public, dans leurs moindres détails, les quatre cent quarante-trois pages de folie absolue, de totale fatuité, de complète ineptie. (...) A tous égards, ce volume n'appelle que le mépris. Et ce sont bien de tels livres qui jour après jour jettent le discrédit sur notre littérature nationale. Nous n'aurons aucun droit de nous plaindre des railleries qu'on nous réserve à l'étranger tant qu'un aussi épouvantable ramassis de fadaises, de plagiats, d'immoralité, de stupidité et d'enflure sera capable à tout moment de disposer sans réserve des services et d'un éditeur, et d'une clique de rabatteurs publicitaires. (...)


(Extraits de l'acide compte-rendu critique du piteux roman d'un certain Morris Mattson, de Philadelphie, "Paul Ulric: ou Les Aventures d'un Enthousiaste..." -- Février 1836.
Non repris dans l'édition posthume de 1850.)