Wednesday, June 30, 2004

(TRANSCENDANCE ET MATIERE)

"(...) Vous vous méprenez en supposant que je n'aime pas les transcendantalistes. Ce sont seulement les prétentieux et les sophistes d'entre eux que je réprouve. Mon opinion personnelle est bien à moi. Vous la trouverez quelque peu détaillée dans un des prochains numéros du 'Columbian Magazine' qui paraît ici. J'ai écrit pour cette revue un article intitulé 'Révélation Magnétique' que vous lirez. Il paraîtra dans la livraison d'août ou de septembre.
Je m'éloigne de vous dans ce que vous dites de la marche en avant de l'humanité vers la perfection. A l'heure présente, l'homme est seulement plus actif, il n'est pas plus sage ni plus heureux qu'il ne l'était il y a six mille ans. Dire que nous sommes meilleurs que nos ancêtres, c'est faire des âges passés uniquement le rudiment du présent et de l'avenir, tandis que chaque individu humain est le rudiment d'un être futur matériel et non spitituel. Ce serait supposer Dieu injuste que de supposer que ceux qui sont morts avant nous possédaient moins d'avantages que nous-mêmes. Il n'est point de nature spirituelle. Dieu est matière. Toutes les choses sont matière; mais la matière de Dieu possède toutes les qualités que nous attribuons à l'Esprit; de telle sorte que la différence n'est guère plus qu'une différence de mots. Supposez une matière imparticulée, sans composition atomique: voilà Dieu. Elle pénètre et pousse toutes choses et par là contient toutes choses en elle-même. Son agitation est la pensée de Dieu, et est créatrice. L'homme et tous les autres êtres (habitant les étoiles) sont des fragments de cette matière imparticulée, individualisée en s'incorporant à la matière ordinaire ou particulée. Ainsi ils existent rudimentairement. La mort est une métamorphose douloureuse. Le ver devient papillon -- mais le papillon est encore matière -- d'une matière toutefois qui ne peut être reconnue par nos organes rudimentaires. Mais pour les nécessités de notre vie rudimentaire, il n'y aurait ni étoiles -- ni mondes -- rien que nous appelons matière. Ces lieux sont les résidences des choses rudimentaires. A la mort, ces choses, prenant une nouvelle forme, d'une nouvelle matière passent n'importe où, et font toutes choses par simple volition, et connaissent tous les secrets de l'agitation de la matière imparticulée, sauf le SEUL, la nature de la volition de Dieu. (...)"

(Extrait d'une lettre au poète Th. H. Chivers datée du 10 juillet 1844. Traduction d'O. Uzanne -- 1907.)

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