Friday, July 16, 2004

(LA PREMIERE DES POETESSES AMERICAINES...)

  "La Grâce", dit Horace Walpole, "sauvera n'importe quel livre; et sans elle, aucun livre ne peut vivre longtemps". Je n'arrive jamais à lire la poésie de Madame Osgood sans éprouver une intense propension à ressasser le mot imprécis: "grâce", et ses multiples dérivés. En tout ce qu'elle rédige, nous percevons ce charme indescriptible, qui pourrait bien découler d'une fantaisie alerte autant que d'un sens aigu des justes proportions. "La Grâce", toutefois, nous nous risquerions à la définir, pour le moment du moins, et de façon fort acceptable, comme "un terme qui s'appliquerait, faute de mieux, à cette catégorie d'impressions de Beauté défiant toute analyse." Mme O. a récemment fait preuve d'une authentique imagination, avec un "mouvement" (selon Schlegel) ou une énergie dont je ne la pensais pas capable. Indiscutablement la première des poétesses américaines: -- et cependant il nous la faut juger moins sur ce qu'elle a déjà accompli que sur ce qu'elle se révèle décidément apte à accomplir. Un raffinement heureux -- une perception instinctive du pur et du délicat -- voilà l'une de ses qualités les plus remarquables. Elle pourrait beaucoup réaliser -- vraiment beaucoup.
 
("Marginalia" -- Avril 1849.)

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