Monday, July 19, 2004

(PIEUSE MORELLA...)

 (...) Comme j'arrivais, (Morella) murmurait, à voix basse et tremblante de ferveur, ces paroles d'une hymne catholique:
 
                          Sancta Maria! de ton trône aux cieux,
                          Daigne poser sur moi tes doux yeux.
                          Je viens t'offrir mes ferventes prières,
                          Mon humble amour. Pitié de ma misère!
 
                          A l'aurore, à midi, au soleil couchant,
                          Tu as entendu mes hymnes et mes chants!
                          Dans la peine, le mal, le bien et la joie,
                          Oh! Mère de Dieu, ne m'abandonne pas!
 
                          Lorsque le temps s'envolait joyeux,
                          Qu'aucun nuage n'assombrissait les cieux,
                          De peur que mon âme ne s'égarât,
                          Ta grâce ineffable a guidé mes pas.
 
                          Aux heures de tempête, quand tout obscurcit
                          Mon présent, mon passé et mon coeur meurtri,
                          Laisse mon avenir s'éclairer et briller
                          De la douce espérance de ta sainte bonté.
 
(...)
 
 
(Extrait du conte "Morella" -- avril 1835.
A partir de 1840, Poe supprime définitivement tout ce passage; mais en 1845, il reprend les trois dernières strophes -- qui deviennent dès lors, isolément, le petit poème intitulé "Hymne Catholique". Dans l'édition posthume de 1850, l'épithète "catholique" n'apparaît plus.
Traduction de Suzanne d'Olivéra Jackowska -- 1932)

0 Comments:

Post a Comment

<< Home